Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- ErMa, dans Au château d'Argol
Roman classé comme "surréaliste" à l'époque de sa parution, il l'est effectivement par certains aspects et on reconnaît dans ses pages l'influence de nombreux écrivains dont je citerai au passage Lautréamont, Nerval, Edgar Poe, sans oublier une touche de Lovecraft. Le thème ? Après avoir fait l'acquisition du château d'Argol, sis dans un territoire désolé, évoquant irrésistiblement la Bretagne l'Ecosse, ou un quelconque pays de ce type, Albert va faire la rencontre de son alter ego Herminien (son âme damnée ?). Une femme (Heide) fortement inspirée à mon sens par Ophélie, s'intercalera entre eux et compliquera inéluctablement et de façon dramatique leurs rapports.
- Loïc LT, dans CR270 : au château d'Argol - Julien Gracq
Subrepticement, le roman glisse vers le surréalisme et les balades en forêt se transforment en quête mystique . Les trois tristes lurons après une baignade suicidaire en mer perdent de la consistance pour devenir comme des esprits. On ne sait pas trop si Albert tombe amoureux de Heide, on ne comprend pas trop le comportement de Herminien. Un jour, alors que le conflit cordial bat son plein, les deux amis se retrouvent dans une chapelle nichée dans la forêt et Herminien se met à jouer de l’orgue. C’est un moment clé du roman mais je ne saurais dire en quoi. Ensuite, Albert retrouve Heide nue et blessée au bord d’une rivière et Herminien qui s’était absenté revient et se fait mal en descendant de son cheval. Mais qu’importe, le récit se défait des faits et flotte par delà les landes et les rivages avant de se faufiler dans les couloirs sombres du sinistre château. Puis les corps se fragilisent et les trois tristes s’affaiblissent, le huis clos se termine mal mais on est presque soulagé que cet enfer armoricain se termine.
- Heide, dans Le mardi sur son 31 (3) : Julien Gracq, Au Château d'Argol
Quelques mots pour présenter Au château d'Argol, premier roman de Julien Gracq, oeuvre magistrale, obscure, qui m'a marquée à 20 ans et qui reste aujourd'hui encore parmi mes "livres de chevet". Il s'agit d'une lecture surréaliste du mythe du Graal dans un récit totalement détaché du réel, constitué de paysages littéraires fascinants, presque oniriques. Les personnages eux-mêmes, deux hommes et une femme - Albert, Herminien et Heide - n'ont pas de statut précis. Ils évoluent dans un huis clos au coeur d'un château isolé et le destin est constamment présent dans la complicité étrange qui les unit, jusqu'à l'issue tragique.
- Charybde2, dans Note de lecture : « Au château d’Argol » (Julien Gracq)
Si le château d’Argol n’est peut-être pas un château de la subversion au sens où l’entend Annie Le Brun analysant la tradition du roman gothique, il est bien le cadre somptueux et inquiétant d’un rêve éveillé, d’une fable intemporelle de la rivalité et de l’amour, qui justifie pleinement l’admiration d’André Breton, dès l’origine, pour ce texte « de jeunesse » dans lequel il voyait l’incarnation de ce que pourrait être un authentique roman surréaliste, chauffé à blanc, riche en symboles plus subtils qu’il n’y paraît à première vue, proposant déjà subrepticement des sentiers qui bifurquent sous la linéarité supposée des sentiments et des passions. Et comme le rappelle par ailleurs fort justement, en substance, Emmanuel Ruben dans son captivant essai « Dans les ruines de la carte » (2015), dans lequel Julien Gracq tient une place essentielle, c’est aussi au détour jamais anodin d’un nom de lieu ou d’une formation géologique sans véritable aléa que se déploie soudain la puissance romanesque.
- Xian Moriarty, dans Au chateau d'Argol
Après le Rivage de Syrtes, je suis restée dans la lancée Julien Gracq. Et encore une fois, je n’ai pas été super emballée. Pourtant, j’ai beaucoup aimé le début avec ses ambiances très « romantiques ». Vraiment, j’adorai. L’écriture est sublime et vraiment je m’y voyais. D’ailleurs, le ressenti des personnages – surtout Albert — est toujours bien retranscrit. Parfois, je ressentais ce que je lisais. Après, quand les personnages de Heide et de Herminien arrivent, j’ai commencé à sentir un peu la loose arrivée. Deux hommes meilleurs amis ; une femme qui n’est la petite amie d’aucun des deux… Oui, ça sentait mauvais. Donc vous l’aurez compris, au niveau de l’histoire, c’était déjà perdu d’avance. Évidemment, ça ne m’a pas vraiment plus. Ceci dit, le livre se termine vraiment sur un geste particulier et j’ai vraiment apprécié. Je me risquerai à dire que l’auteur n’a pas épilogué… De plus j’ai trouvé certains passages assez « obscurs ». Mais comme j’ai pu le lire, Breton estimait que ce livre appartenait au courant surréaliste. Je me dis que j’ai dû louper des choses.
- Sheldzio, dans Au château d'Argol de Julien Gracq
J’adore les châteaux. Je les trouve fascinants. Ils sont, sans doute, un des lieu romanesque des plus envoûtants et mystérieux. Tout peut se passer dans un château. Sauf dans celui d’Argol où il ne se passe strictement rien. Vraiment rien. Roman surréaliste où la description est plus importante que l’action; cette première est totalement maîtrisée. La narration descriptive est implacable. Mais cela ne permet pas au lecteur de s’investir dans l’histoire. Mais en même temps, il n’y a pas vraiment d’histoire. Le sujet est le château. Sa beauté, ses pièces, son charme, son mystère. Et en cela, “Au château d’Argol” est une réussite. On est au côté du narrateur tant les descriptions sont efficaces et précises. Mais on s’ennuie. On fait la visite du propriétaire en croisant les mots qui se collent les uns aux autres avec intelligence mais on reste sur sa faim. “Au château d’Argol” ne sera, sans aucun doute, jamais mon château préféré même si la prose en elle-même restera un très bon souvenir.
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