Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- Perrick, dans Cinquième vague de huit bouquins lus
Au delà du cas bréhatin, si particulier, reste la grande questions du livre : comment faire émerger la démocratie dans ces nouvelles villes... qui oscilent entre gigantisme étalé (l'urban sprawl américain), connexion globale / déconnexion locale (Dubai), muséification plus ou moins avancée (Venise, Paris), construction sauvage (favelas brésiliennes), quartiers sans voiture ?
- Benoit Bunnik, dans Olivier Mongin, La ville des flux, l'envers et l'endroit de la mondialisation urbaine.
Que dire sur un livre aussi riche, aussi argumenté et fouillé (on sent la pratique des lieux nommés et la grande culture de l'auteur), qui a cependant, sous mon oeil naïf, parfois, un côté fouillis. Plusieurs fois, Olivier Mongin évoque la métaphore de la ville comme une forêt décrite par Claude Levy-Strauss ... son livre m'a semblé être une randonnée en forêt : certains passages sont ardus, pentus, parfois on semble tourner en rond alors que l'on avance réellement, on suit des sentiers plus ou moins balisés (lorsqu'il revient sur l'urbanisation du monde, la conteneurisation : des éléments bien connus des géographes) on entre alors dans des clairières où enfin on voit plus clair.
- Jean-François Serre, dans XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION — 2) Par-delà toute démarche disciplinaire : « La condition urbaine » dans « La ville des flux » vue par Olivier Mongin
Au vu de cette histoire et de ses avatars, la ville apparaît d’abord comme expérience corporelle – celle de l’espace fini qui permet des trajectoires infinies. Avant d’être expérience publique – celle de l’espace scénique des rues et places par opposition à l’espace privé de la maison. Puis expérience politique – celle de la double polarisation de l’Etat qui la surplombe et du réseau qui l’enserre. Au terme, toujours provisoire de cette histoire, qui nous devient de plus en plus commune du fait de la convergence des cultures mais dont nous ne saurions prévoir à la longue l’évolution, l’archipel mégalopolitain mondial, affecté par l’éclatement urbain, tend à se déployer sous trois figures représentatives de la ville-monde caractérisée par la prévalence des flux sur les lieux.
- Luciole, dans L’après ville des flux selon Olivier Mongin
A la logique « centre-périphérie », Julien Gracq dans « La forme d’une ville » lui opposa une « systole-diastole » (contraction-dilatation) : les modernes considèrent en effet les limites comme étant poreuses. Si les flux sont plus forts que les lieux, il faut faire des lieux qui résistent aux flux tels que des places publiques. Penser la culture urbaine implique alors la prise en compte des rythmes et des strates qui font l’expérience urbaine : le parcours résidentiel, l’espace public et l’expérience scénique.
- Jean-François Serre, dans XIX – LA VILLE INTERPELLEE PAR LA MONDIALISATION — 2 bis) « La condition urbaine » dans « La ville des flux » vue par Olivier Mongin (suite)
On ne déniera pas à l’auteur un certain talent pour la catégorisation ; en quoi il serait le digne héritier de Fourier. Mais il faut lui reconnaître, d’une part, que les catégories qu’il dégage d’une fine analyse de la réalité sociale ne sont pas étanches au point de ne pouvoir communiquer entre elles, bien au contraire, d’autre part, que son talent est très loin de constituer une manie de la classification, comme chez Fourier, en ce qu’il donne les clés pour clarifier des situations et une conjoncture dans lesquelles l’urbain généralisé tend à se dissoudre dans un virtuel sans point de départ ni point d’arrivée. Et au terme de son analyse, c’est bien sur un possible réalisable qu’il nous invite à méditer.
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