Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- Perrick, dans Sixième vague de huit bouquins lus
En lisant cet essai, j'ai mesuré la place qu'avait le mythe de notre Révolution dans mon esprit. Je n'avais jamais réalisé l'ampleur des délibérations, le nombre de votes et des consultations, la prégnance des discordances et des antagonismes, ni même l'enthousiasme débordant des armées. Et le contre-point des révolutions en Angleterre, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas ou en Italie permet de donner à ce portrait pas toujours flatteur une place plus tempérée. Surtout si on pense aux oeillères que cette révolution a fait pesé sur notre pays (à commencer par la place des femmes ou les réformes fiscales qui auraient été "réglées" une bonne fois pour toute).
- Jacky Hummel, dans Annie Jourdan, La révolution, une exception française, Flammarion, 2006
Néanmoins, malgré ces dernières démarches, la littérature historiographique véhiculait majoritairement le discours patriotique d’une Révolution française unique et messianique… C’est de ce discours qu’Annie Jourdan, spécialiste de l’histoire révolutionnaire et impériale, professeur associé à l’Université d’Amsterdam, a souhaité se soustraire dans son dernier ouvrage La Révolution, une exception française ? (nouvelle édition en 2006 du texte publié chez Flammarion en 2004). En se demandant si la Révolution est une exception française, elle se propose de réévaluer la singularité de l’événement en l’inscrivant dans un ensemble de bouleversements politiques et sociaux qui, de part et d’autre de l’Atlantique, entre 1770 et 1799, agissent les uns sur les autres. Soucieuse d’« échanger la rhétorique nationaliste de l’unicité contre une logique universaliste des spécificités (p. 17) », elle place résolument le phénomène français dans une perspective européenne, en évoquant ses précédents en Angleterre, aux Pays-Bas et en Amérique, modèles concurrents, dont l’influence est jugée déterminante sur les révolutionnaires français. Si l’ensemble de l’ouvrage n’emporte pas toujours la conviction du lecteur (la première partie, consacrée à une histoire de la Révolution, est dénuée d’originalité et parfois très caricaturale dans sa présentation de l’Ancien Régime), la démarche comparative proposée est très séduisante et apparaît particulièrement recommandable à tous ceux qui souhaitent privilégier une approche historique et théorique du droit constitutionnel.
- Gilles Ferragu, dans La France, mère de la Révolution ?
Au final, l’ouvrage d’A. Jourdan constitue une synthèse utile sur un phénomène qui méritait la relecture en replaçant la Révolution française dans la perspective du XVIIIe siècle et des modèles anglo-saxons. En rétablissant la part de ces modèles, l’auteur illustre la singularité du phénomène français, singularité résultant non de la nouveauté des gestes et des idées, mais de leur radicalité et de leurs aspirations universalisantes.
- Stéphane Haffemayer, dans La Révolution, une exception française ?
On assiste, depuis quelques années, à une vigoureuse remise en cause des prétentions françaises à l’universalisme de la part des historiens étrangers ; tantôt les modernistes dix-huitiémistes insistent sur le polycentrisme des Lumières (Uppsala, 1997) ; plus récemment, les Américains venus à Paris dans le cadre de l’Institute of French Studies applaudirent à la notion de « communautarisme républicain ». Et si l’universalisme de la Révolution française, dont on fait volontiers l’acte de naissance de l’Europe moderne n’était qu’un mythe, autoproclamé par les révolutionnaires eux-mêmes ?
Vous pouvez acheter ce livre dans les boutiques suivantes :