L’offensive délibérée de la grande distribution, en périphérie, tue les commerces du centre-ville et des quartiers anciens, et sacrifie les emplois de proximité. Mais les modes de vie sont fortement liés aux modes de déplacement. Ainsi, au-delà de la dévitalisation urbaine, cet ouvrage observe les conséquences, sur le territoire, de la manière dont on se déplace. Partout, la voiture individuelle reste considérée comme une obligation, un dû. Or, parce qu’elle occupe de l’espace et génère bruit et pollution, la motorisation contribue largement à l’asphyxie des villes.
Comment la France peut-elle sauver ses villes ? Il n’existe nulle solution miraculeuse, mais une série de petits pas, de décisions empreintes de sobriété.
Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- Isabelle Lesens, dans On a tué nos villes
Olivier Razemon nous livre un reportage sur ce nouveau pays, fait de fausses villes et de faux artisans, ce pays de chômeurs et d’employés qui crèvent d’ennui à force d’être des pions. Il en accuse la société entière, « une société dans laquelle la vitesse, l’immédiateté et le droit de consommer sont des ambitions humaines respectables et encouragées, voire des valeurs absolues. Une société qui cède à la facilité de la croissance permanente des biens, des envies, des ventes, des chiffres d’affaires, des possessions et des rentes. » (p. 94). Cela a été rendu possible par l’automobile, bien sûr, qui fait elle-même partie des conséquences de notre négligence initiale de l’humain. Nous avons là un livre éclairant sur l’ampleur de la perte que nous avons provoquée, alors même que plus du quart de la population n’a pas accès à l’automobile (encore plus dans les grandes villes), et que les supermarchés eux-mêmes vieillissent mal (car leur finalité est tout autre que celui du commerce des biens du quotidien, comme vous l’apprendrez).
- La chute - Lapsus, dans Comment la France a tué ses villes ???
Le vrai titre, c'est "comment le pétrole a tué les villes", après avoir terrassé les villages. Ou plutôt, depuis 1970, avoir fait multiplier la surface par 4 ou 5, en abandonnant les vieux bâtiments. Rien d'étonnant, le même phénomène a été observé dans les années 1970 aux USA. L'abandon des centres villes. Pourquoi ? SImplement, parce que quand on construit plus vite que croît la population, forcément, on fait des vides. Un ménage en France, c'est 2.26 personnes. Construire 500 000 logements/an, c'est pouvoir loger 1 130 000 personnes, et pendant la bulle immobilière, on l'a fait pendant 10 ans... Alors que la population a augmenté de 500 000 personnes. Avec la remontée de la mortalité, l'écart va encore s'accroitre. Il est donc dans la norme qu'on assiste à une recomposition des centre-villes. La Palme revient toujours au Monde dont les sources me semblent un peu vieillies. Pour ceux qui connaissent Saint Etienne, il me semble que le titre de capital des taudis, c'est du "Progrès" de... 1850.
- Olivier Razemon , dans Grande distribution et voiture individuelle : comment la France a tué ses villes
C’est le symptôme le plus flagrant de la crise urbaine : les vitrines vides et sombres, les façades aveugles, les stores métalliques baissés. En 2016, le photographe Thibaut Derien a publié un recueil de clichés pris dans de nombreuses villes françaises et intitulé J’habite une ville fantôme. La plupart des centres urbains sont touchés, à des degrés divers. La presse régionale est coutumière de ces articles consacrés au « dernier poissonnier de Montauban » ou à la rue Lafayette de Landerneau (Finistère), devenue, selon l’écrivain Hervé Bellec, « la rue Lafaillite ».
- Perrick, dans Des livres, douzième série
Dans ma quête d'urbain, j'avais précommandé ce livre auprès de l'éditeur Rue de l'Echiquier. Et puis Gisèle est arrivée : il est resté de longues semaines sur la table de chevet. C'était pour être dévoré plus rapidement encore... Le journaliste-bloggueur y fait un portrait sans concession de l'impasse dans laquelle se sont mises toutes les villes françaises (hors peut-être Paris et nos grandes métropoles, dont Lille) grâce aux voitures. Avec la mise en place cet été d'un nouveau plan de circulation à Lille (plus de double-sens et moins de deux voies, plus de sens unique et encore plus de contre-sens vélo) et de son opposé à Tourcoing (avec un maire qui remet du parking gratuit en centre-ville), nous aurons l'occasion de voir le résultat d'ici quelques années. J'ai peur pour les Tourquennois.
Vous pouvez acheter ce livre dans les boutiques suivantes :