L'Aleph
L'Aleph restera, je crois, comme le recueil de la maturité de Borges conteur. Ses récits précédents, le plus souvent, n'ont ni intrigue ni personnages. Ce sont des exposés quasi axiomatiques d'une situation abstraite qui, poussée à l'extrême en tout sens concevable, se révèle vertigineuse.Les nouvelles de L'Aleph sont moins roides, plus concrètes. Certaines touchent au roman policier, sans d'ailleurs en être plus humaines. Toutes comportent l'élément de symétrie fondamentale, où j'aperçois pour ma part le ressort ultime de l'art de Borges. Ainsi, dans L'Immortel : s'il existe quelque part une source dont l'eau procure l'immortalité, il en est nécessairement ailleurs une autre qui la reprend. Et ainsi de suite...Borges : inventeur du conte métaphysique. Je retournerai volontiers en sa faveur la définition qu'il a proposée de la théologie ; une variété de la littérature fantastique. Ses contes, qui sont aussi des démonstrations, constituent aussi bien une problématique anxieuse des impasses de la théologie.
2070296660
9782070296668
Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- Fanch, dans Jorge Luis Borges - L'Aleph
Le texte n'est pas si hermétique, chaque nouvelle a une conclusion claire et surprenante. Le livre peut se lire comme un roman de science fiction, à chaque fois déroutant, qui se situerait dans l'antiquité grecque, l'orient médiéval, des rives d'Irlande ou des maisons bourgeoises argentines. Une immense réussite dans un genre qui n'appartient qu'à Borges.
- Perrick, dans Des livres, onzième série
Retrouver Borges, de l'intelligence érudite à l'état brut : un dédale de chemins, de pistes et de traces pour se perdre dans les mots, le temps et l'espace. Et finalement être repris par le col à la dernière page de chaque nouvelle.
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