Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- Gilles Poulet, dans 'Le Mystère Français' d’Hervé Le Bras et Emmanuel Todd
Au fil des onze chapitres, Le Bras et Todd nous révèlent une topographie socio-politico-culturelle à l’ancrage très profond en même temps qu’une lente mais réelle dérive droitière de l’ensemble d’une nation qui s’est à la fois élevée en termes d’instruction et enrichie au cours de 30 Glorieuses et des « 30 Culturelles ». L’une de leurs découvertes fondamentales me paraît être le « catholicisme zombie » qui serait l’emprunte fossile laissée par la déchristianisation au cœur même de la société car « les valeurs organisatrices du catholicisme apparaissent toujours actives dans les lieux qu’il occupait […]».
- Coralie Delaume, dans Le 'mystère français' : Todd et Le Bras sont-ils trop optimistes ?
A la suite de politologues comme Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin, les démographes valident la thèse d’une droitisation du paysage politique, que ne démentent nullement les récentes victoires électorales d’une gauche elle-même « centrisée ». Symbolique de cette droitisation, le Front national est longuement évoqué, et ses mutations étudiées. Qu’il s’agisse de la doxa du FN « marinisé » ou de l’électorat auquel il s’adresse, la « métamorphose du FN » est mise en évidence. Ce qui est moins évident, en revanche, ce sont les perspectives proposées par les auteurs sur ce point, sans doute les plus optimistes de l’ouvrage.
- Laurent Herblay, dans Todd et Le Bras lisent dans les cartes de la France
C’est une somme absolument passionnante pour les amateurs de cartes, de géographie de la France et de nos particularismes régionaux. Emmanuel Todd, avec Hervé le Bras, revisite sa théorie des systèmes familiaux avec une masse de données mises en carte. Une vraie nourriture intellectuelle.
- Naïri Nahapétian, dans Le mystère français
Leur livre s'appuie sur une très abondante cartographie établie à partir de nombreux critères : éducation, habitat, structure de la famille, émancipation des femmes, migrations, mobilité, préférences politiques, etc. Les auteurs ne plongent pas pour autant dans le pessimisme décliniste : malgré la crise, de nombreux indicateurs comme l'espérance de vie ou la fécondité nous montrent que, globalement, la France ne va pas si mal.
- Jérôme Bonnemaison , dans La France, Ce Paradoxe Vivant (Todd/Le Bras, 'Le Mystère Français')
Le livre en appelle donc à renier une approche politique abstraite de la France et de l'Europe, assimilant les pays à des marchés. A la finance s'oppose l'anthropologie, la réalité des populations et de leur rapport au social et à la production. Todd et le Bras ont une manière délicieuse de saper le libéralisme par le bas. De lui couper les chevilles, et de ne pas en rester à une dénonciation morale des dégâts du système. Les libéraux, qui se targuent d'incarner la raison dans l'Histoire, sont les vrais idéologues bornés, les yeux fermés sur la réalité.
- Guilhem Morvilliers, dans Le mystère français (et européen)
Il pose un constat très juste de notre pays à travers la religion, la politique et la distortion entre les différents espaces anthropologiques, qui expose de nouvelles problématiques et invite le lecteur à réfléchir par le biais d'une carthographie évocatrice pour montrer l'expansion de la périphérie française. Cependant cette expansion est un moyen pour eux de justifier un retour au centralisme étatique et au repli sur soi dans le cadre européen, centralisme qui est par ailleurs, selon les deux historiens, le seul outil pour le bon fonctionnement d'un pays. La rédaction du Média Européen approuve le constat mais regrette les solutions : Oui la France et l'Europe vont mal mais certainement pas parce que les politiques de décentralisation et de fédéralisme sont en cours et n'ont pas encore abouti, regardons vers le futur et non vers le passé ou mieux encore prenons pour exemple les avancées du passé (permises par Monnet, De Gasperi, Schuman ou encore Spaak) pour les intégrer dans un projet à long terme. Ce qui est visible à l'échelle européenne l'est aussi au niveau français : les distortions entre les régions ne viennent pas du fait d'un trop-plein de décentralisation mais d'un manque...
- Franck Trommenschlager, dans Emmanuel Todd: Le mystère français !
L’une de forces de cet ouvrage réside dans la présence de nombreuses cartes : plus d’une centaine. De sorte que le réel saute aux yeux. Un réel qui va à l’encontre de bien des idées reçues, conduisant les auteurs à un optimisme auquel on n’est guère habitué. De fait, ils décrivent une France différente du pays désenchanté que montrent parfois les sondages. Et, comme s’ils voulaient confirmer l’analyse faite ici par Guénaëlle Gault et Philippe Moreau-Chevrolet, ils tâchent de révéler un « optimisme inconscient de la société ».
- Jean-Yves Martin, dans 'Le mystère français', d’Hervé Le Bras et Emmanuel Todd
On peut évidemment s’interroger sur le séduisant renversement de perspective que constitue une telle revalorisation des déterminants de long terme, anthropologiques et religieux, surtout lorsqu’ils sont censés nous montrer que « la France ne va pas si mal » ? Cela dit, il reste tout de même encore à mesurer ce qu’ils peuvent nous apporter pour saisir un présent qui exige des solutions autrement pressantes. Le mystère français, s’il est décrypté, n’en sort pas tout à fait éclairci.
- Nicolas Marchand, dans « Le Mystère Français » d'Hervé Le Bras et Emmanuel Todd
La démonstration méthodique par les cartes de la primauté des traditions religieuses et familiales n'a cependant rien d'évident. Appliquée à la désindustrialisation, la méthode épargne singulièrement les responsabilités du patronat, des banques, des gouvernements, des critères de gestion des entreprises. Appliquée au PCF, cela donne le constat, prévisible, que la cartographie de l'influence du PCF correspond aux zones de moins forte pratique religieuse; et cette déduction bizarre: « cette cartographie quasi religieuse du PCF, si elle n'est pas conforme aux attentes du marxisme - qui place dans l'économie l'explication des choses -trahit cependant l'origine religieuse de la doctrine. »
- Coubertin, dans Emmanuel Todd et son mystère électoral: Pourquoi la famille souche-communautaire vote à gauche et la famille nucléaire à droite ?
La distinction classique qui énonce que la droite défend davantage la valeur de liberté et d'individualisme alors que la gauche défend d'abord l'égalité des hommes intégrés dans un collectif devient de plus en plus pertinent. Un seul bémol à cela: la liberté de moeurs est bel est bien défendue par la gauche.
- Laurent Bloch, dans Le mystère français - Un livre d’Hervé Le Bras et Emmanuel Todd
Nous ne saurions en effet confondre nos auteurs avec certains experts médiatiques à la démarche plus superficielle. Il se trouve que j’ai été pendant plusieurs années leur collègue à l’INED, de 1981 à 1988, et que je les ai vus travailler. Depuis cette époque et même avant, Le Bras écrit toujours lui-même ses programmes, toujours en Fortran. La libération des données de l’IGN lui a permis d’augmenter la finesse de ses analyses en passant du niveau départemental au niveau communal. Adepte créatif de la sémiologie graphique de Jacques Bertin, il combine des méthodes statistiques, dont il possède une vaste palette, à des techniques graphiques rigoureuses. Il génère (sous Linux) des fichiers au format SVG qu’il peut reprendre dans un logiciel graphique pour fournir à l’éditeur des cartes prêtes pour l’impression. Cette façon autonome de procéder lui donne, outre la maîtrise complète de son appareillage scientifique, une familiarité incomparable avec les données et les sources, familiarité qu’il partage avec son co-auteur ainsi qu’éventuellement avec d’autres chercheurs, puisque chaque hypothèse formulée au gré de l’inspiration peut être testée directement et immédiatement, le résultat s’affiche à l’écran et la discussion commence. Évidemment, cette possibilité d’interaction immédiate est le résultat d’années de travail. J’ai moi-même eu la chance d’assister à de telles explications de cartes, au rez-de-chaussée de l’INED, où les passants de la rue du Commandeur pouvaient voir Hervé Le Bras au travail devant son écran.
- Jacques Lancier, dans « Le mystère français » d’Hervé Le Bras et Emmanuel Todd Un livre qui serait intéressant si…
L'appréciation du Front national est du coup tout à fait fausse, avec une surestimation de son coté ouvrier: ainsi, vue déformée sans doute par la lecture du Monde, il n'est pas indiqué clairement que Marine Le Pen a fait moins que son père et Megret en 2002, et 5% de moins au total si on y ajoute le score de Josse, et pourtant les auteurs insistent sur l'étendue de la percée du Front National dans la ruralité que Josse incarnait. Et voila le FN qualifié de "parti des pauvres" P 285. " La spécialisation (qu'entraine la globalisation) tend à dissocier, dans chaque pays, l'évolution économique, désormais internationale, de la dynamique des mentalités qui reste nationale" P 147: c'est surtout Todd et Le Bras dont la mentalité reste nationale! finalement pas très éloigné de ce courant nationaliste rassemblant Marine Le Pen, Montebourg, où Jacques Attali qui les citent beaucoup dans son dernier ouvrage "urgences françaises". Livre où il recycle pour Hollande les conseils déjà prodigués à Sarkozy dans le cadre de la commission établie par celui ci: garder les solutions dans un cadre national de façon à rallier les classes populaires aux élites françaises et leur interdire un horizon de solutions internationales.
- Perrick, dans Des livres, septième série
Cet essai anthropologique est tout à fait lumineux : à partir de cartes récentes, il explique - entre autres - les tensions politiques récentes grâce les tréfonds historiques de notre nation (déchristianisation précoce, famille nucléaire, habitat dispersé). A cet égard, la notion de "catholicisme zombie" y particulièrement féconde. Et la récente victoire étriquée du PS dans le Doubs marque une nouvelle étape dans la mutation du FN (d'un parti "anti-immigration" à un parti "peur du déclassement").
- Christophe Lemardelé, dans Le « mystère » français peut s’expliquer autrement
Cette littoralisation s’explique de différentes manières et ne peut être méconnue par des auteurs si au fait des choses démographiques et économiques (cela suppose d’abandonner certaines certitudes intellectuelles et d’observer une mutation sans en faire un mystère) : il faut opposer à la désindustrialisation du Nord-Est, le développement des activités industrialo-portuaires liées à la mondialisation (importations d’énergie et de marchandises essentiellement) ; opposer à la centralisation historique, la décentralisation politique qui a donné aux régions littorales la possibilité de développer leur attractivité – c’est dans ce cadre d’ailleurs que les métropoles d’équilibre d’avant sont devenues des pôles économiques à part entière qui forment un arc du Sud-Est au Nord-Ouest (Lyon-Marseille-Montpellier-Toulouse-Bordeaux-Nantes-Rennes) – ; opposer aux régions répulsives de l’intérieur des terres, l’attractivité climatique des régions littorales qui conduisent à établir une résidence secondaire, voire à changer de résidence – il est fini le temps où l’on pensait que ces régions étaient surtout touristiques, elles attirent aussi les cadres (voir carte de l’INSEE) et les entreprises.
- jmph, dans Le mystère français – Hervé Le Bras, Emmanuel Todd (Le Seuil)
Pour les amoureux des cartes, ce très sérieux livre "Le mystère français" écrit par Hervé Le Bras, historien et démographe, et Emmanuel Todd, historien et anthropologue, (collection « Le république des idées » aux Editions du Seuil) est un enchantement. Les auteurs se sont appuyés sur elles pour faire ressortir les constantes qu'ils nomment très joliment "mémoire des lieux. En quoi ces lieux ont-ils une mémoire ? Comment celle-ci résiste à l'évolution de plus en plus frénétique qui semble bouleverser sans cesse la France dans la globalisation économique ? C'est "le mystère français", celui qui fait de notre pays un cas assez particulier.
- Bertrand Renouvin, dans Le mystère français selon Todd et Le Bras
Faut-il parler de la crise, du déclin ou du malaise français ? Le débat médiatique fait rage et les protagonistes les plus connus se trompent en présentant des analyses globales appuyées par des sondages dépourvus de toute rigueur scientifique. Or l’étude minutieuse d’Emmanuel Todd et Hervé Le Bras fait apparaître un tableau fortement contrasté puisqu’ils observent à la fois l’ampleur de la crise politique, économique et sociale et la magnifique vitalité dont la société ne cesse de faire preuve.
- Michel Sorin, dans Mystère français (Todd-Le Bras) : la France a les moyens de rebondir
Les Français sont pessimistes parce qu’ils se rendent compte que l’environnement politique, lié à la finance, ne permet pas de valoriser les atouts de notre pays. C’est pourquoi nous, citoyens, devons prendre notre avenir en mains et imposer les orientations politiques dont la France a besoin. Hervé Le Bras et Emmanuel Todd, démographes et historiens, auteurs du livre Le mystère français (France Inter, 21 mars 2013), expliquent que « La France ne va pas si mal », malgré la crise.
- André Larané, dans La France sous le scalpel de deux démographes
Les usines sont en voie de disparition dans les régions méridionales, dernières entrées dans la révolution industrielle et premières à en sortir. Avec quelles conséquences ? «D'un côté, le travail spécialisé est délocalisé vers les pays à bas salaires ; de l'autre, le travail plus qualifié se concentre, depuis l'instauration de l'euro, dans l'espace germanique. Or, en l'absence d'une base industrielle minimale mais solide, une société postindustrielle risque fort de revenir au stade préindustriel». Qui sait si ce retour à un monde préindustriel constitué d'artisans, de commerçants et de travailleurs indépendants ne va pas in fine profiter aux régions périphériques de famille souche, de la Bretagne au Midi méditerranéen ?
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