Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux révolutions : le passage de l'oral à l'écrit, puis de l'écrit à l'imprimé. Comme chacune des précédentes, la troisième, tout aussi décisive, s'accompagne de mutations politiques, sociales et cognitives. Ce sont des périodes de crises.
De l'essor des nouvelles technologies, un nouvel humain est né : Michel Serres le baptise «Petite Poucette» - clin d'oeil à la maestria avec laquelle les messages fusent de ses pouces. Petite Poucette va devoir réinventer une manière de vivre ensemble, des institutions, une manière d'être et de connaître... Débute une nouvelle ère qui verra la victoire de la multitude, anonyme, sur les élites dirigeantes, bien identifiées ; du savoir discuté sur les doctrines enseignées ; d'une société immatérielle librement connectée sur la société du spectacle à sens unique...
Ce livre propose à Petite Poucette une collaboration entre générations pour mettre en oeuvre cette utopie, seule réalité possible.
Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- Katell Passions, dans Petite poucette - Michel Serres
Avec un C et non 2S ! Et pourtant ! A l'oreille, il n'y a pas grande différence ! ... Et alors que l'auteur nous parle de pouces, à "première audition" on en retient ce véhicule léger qui permet de transporter la génération future vers un lieu qu'elle n'a pas forcément choisi et mue par une génération précédente qui sait fort bien où la conduire. Les seules possibilités offertes au voyageur étant soit le plaisir, manifesté par l'endormissement ou les babils, soit le désaccord manifesté, lui, par les braillements...
- Julien Gautier, dans Petite Poucette : la douteuse fable de Michel Serres
D’une part sur sa conception de la technique et de l’histoire humaine comme « extériorisation », qui nous paraît globalement juste mais incomplète et quelque peu schématique ; ces insuffisances théoriques se traduisant en particulier, dans l’ouvrage, par un profond aveuglement politique, qui confine au déni, à l’égard des conditions socio-économiques en général, et surtout de celles dans lesquelles se développent de fait aujourd’hui les technologies numériques. D’autre part, c’est la partie du livre consacrée à l’école et à l’éducation qui fera l’objet d’un examen critique approfondi, dans la mesure où les enjeux éducatifs et scolaires y sont réduits par Serres à la seule question de l’accès au(x) savoir(s) voire à l’information. Ces insuffisances ont selon nous pour effet d’appauvrir dramatiquement ce que pourrait être une pensée philosophique, digne de ce nom, de l’éducation à l’ère du numérique. Pour le dire brutalement et d’un mot, passé l’effet de séduction immédiate, l’opuscule de M. Serres ne nous paraît vraiment pas à la hauteur des enjeux ni même de certaines de ses propres intuitions. De ce point de vue, il se révèle au mieux d’un faible intérêt, au pire dangereusement ambivalent.
- Perrick, dans Huit bouquins lus, la quatorzième vague
Un livre trop court et trop superficiel pour m’avoir intéressé durablement.
- Michel Volle, dans Michel Serres, Petite poucette, Le Pommier 2012
Mais il rate cette cible car sa désinvolture élégante, son enthousiasme péremptoire ne peuvent pas nous fournir les instruments conceptuels dont nous avons besoin et qui doivent être aussi propres, aussi exacts que des outils de chirurgien. Il est vrai bien sûr que « le changement touche l'ensemble de nos institutions », que « la pédagogie doit changer » : alors que nos institutions ont été construites pour la société qui s'appuyait sur la mécanique, la nôtre s'appuie sur l'informatique. Comme en politique celui qui évoque la nécessité d'un « changement » ramasse ici tous les suffrages, mais cette unanimité disparaîtra dès que l'on précise la nature du changement nécessaire.
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