Voici ce que d'autres avait à lire à propos de cet ouvrage :
- Serge Audier, dans Et de Gaulle vengea la monarchie
Tout l’ouvrage de l’historien Nicolas Roussellier, chercheur à Sciences Po, nous met en garde contre les fausses évidences en rappelant combien le système fondé en 1958 par le général de Gaulle constitue moins l’aboutissement logique que la négation de ce qui, pour les républicains du XIXe siècle, constituait l’objectif central : instaurer un régime de souveraineté populaire, qui impliquait le rejet viscéral non seulement du pouvoir des rois et des empereurs, mais encore la neutralisation de l’exécutif comme tel.
- François Bazin, dans Le livre qui éclaire Hollande
L’exécutif, autre nom de la présidence, s’est à ce point imposé dans le paysage gouvernemental qu’on en vient à oublier qu’il a lui-même une histoire. Il devait n’être rien. Il est devenu tout (ou presque). Il devait s’effacer. Le voilà qui imprime sa marque comme si la République était double et que celle d’aujourd’hui n’avait aucun rapport avec l’idée que s’en faisaient ses fondateurs patentés quand tout à vraiment commencé et que s’est refermée, comme disait François Furet, «la parenthèse de la Révolution française».
- Perrick, dans Des livres, dixième série
J'ai évoqué plus haut la "première claque", c'est qu'il y en a une seconde : cet essai de Nicolas Roussellier est une grande oeuvre d'Histoire pour décortiquer les petits pas réguliers que le pouvoir exécutif français, ceux qui mènent à une concentration ultra centralisé autour de la Présidence / Matignon. Du pouvoir uniquement symbolique des premiers présidents de la République fin XIXe aux innovations forcées des deux guerres mondiales, en passant par les longs débats parlementaires de la grande IIIe République (et les lois de 1881, 1884, 1901 ou 1905), ce maître de conférences s'appuie sur une grande érudition pour partager "ce qui n'était pas obligé d'arriver" : comment la République est devenue présidentielle.
- Damien Augias, dans Le pouvoir exécutif et ses conseillers
De façon plus originale, Nicolas Roussellier considère, à travers de longs et passionnants chapitres mêlant avec brio science politique et histoire institutionnelle, que cette affirmation progressive du gouvernement, des ses ministères et de ses administrations, doit autant sinon plus à l'importance et à l'héritage du pouvoir militaire durant la Première guerre mondiale – « guerre totale » durant laquelle l'état-major militaire, mais aussi la présidence du Conseil (comme l'illustre la fameuse phrase « Je fais la guerre » de Clemenceau), excercent une forme de dictature légale qui fait fi des usages démocratiques par souci d'éfficacité de la décision politique –, phénomène qui se prolongera dans l'entre-deux-guerres, qu'à une hypothétique conversion immédiate et définitive des élites politiques et administratives sous l'effet de la prise de pouvoir de De Gaulle en pleine crise algérienne.
Vous pouvez acheter ce livre dans les boutiques suivantes :